Ma quatrième lettre

list Dans Articles Le

Ce mois d’octobre restera gravé dans ma mémoire,

 

Le 1 er octobre j’ai perdu ma maman, le 5 nous l’avons inhumée, le 18 je me suis mariée, le 19 j’étais clouée au lit avec une grippe, le 31 j’ai déménagé.

 

Avez-vous déjà fantasmé de tout couper, de vous déconnecter, de supprimer chacune de vos applications, d’oublier chacun de vos mots de passe, d’effacer vos profils sur internet, de supprimer vos comptes, de ne plus être en ligne, ne plus être ailleurs que là où vous êtes présentement ?

 

Je fantasme cela depuis deux ans environ. Je fatigue des mots de passe, des secur’pass, des doubles confirmations sur le téléphone, des France connecte, des reconnaissances vocales, des 18 groupes WhatsApp, des données collectées et connectées; j’ai le sentiment d’être éparpillée, de ne plus être présente et ancrée.


Malgré cette dernière année éprouvante, je pense que je vais bien, je vais bien et c’est la raison pour laquelle je commence à refuser ce monde malade.

 

Je vais vous raconter une anecdote : Il y a peu de temps je bataillais avec l’application de ma banque; je déménage et je dois donc résilier mon assurance et en ouvrir une nouvelle. Le banquier m’annonce que l’on peut tout faire en ligne; sur le moment cela m’arrange : les horaires de rendez-vous sont très restreints. Je me connecte sur l’application mais je dois faire une mise à jour pour continuer. J’accepte la mise à jour et évidemment cela fait sauter mon compte. Je vais donc chercher les papiers de la banque pour retrouver mon identifiant qui était enregistré automatiquement mais les papiers sont au fond d’un carton je ne sais plus où ; je retrouve les papiers. Je re-crée mon compte. Je vais dans la messagerie pour signer électroniquement le contrat de résiliation mais pour cela je dois faire une double validation avec un mot de passe. Là le blanc total, je ne me souviens pas de ce fameux mot de passe que j’utilise peu car c’est celui de mon compte joint. L’application se bloque. Une attente de 48h s'impose pour la réinitialiser.... ce qui m'empêche de réaliser le virement pour le règlement de la crèche de ma fille que j'ai tardé à effectuer (ce que ne manque pas de me rappeler la directrice dès qu'elle me voit ).

 

C’est une histoire banale, un non-événement que nous vivons tous plusieurs fois par an. C’est une histoire qui nous rend névrosés, irritables et fatigués.

 

Mais alors pourquoi est-ce que je ne quitte pas tout ? Parce que l'ironie de cette histoire c’est que mon business est en ligne, dématérialisé, connecté et qu’il dépend en grande partie d’une application appelée Instagram. Hop, me voilà prise au piège.

 

Je ne sais pas faire les choses à moitié, quand je prends une décision j’y vais les deux pieds joints. 

Si un jour je me décide, je vais passer à un 9 touches, quitter le monde des applications et par la même occasion perdre au moins 50% de mon chiffre d’affaire car une grande partie dépend d’Instagram. Je ressasse cela depuis des mois maintenant mais je ne suis pas décidée.

 

Et vous, avez-vous déjà fantasmé de tout quitter ?

 

 

A bientôt, Raphaëlle

PS: Promis, dans la prochaine lettre je vous parle des prochains patrons de couture.

Mots clés: entreprise

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment!

Laisse ton commentaire

Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre
Si vous avez déjà passé commande sur notre ancienne boutique, cliquez ici pour demander votre mot de passe afin de créer votre compte et ainsi retrouver l'historique de vos commandes !

S'enregistrer

Nouveau compte S'inscrire